►messages : 43 ►jour de débarquement : 21/11/2012 ►métier/fonction : Traductrice-interprète et télégraphiste dans l'Armée Britannique ►religion : Anglicane ►localisation : Londres, Angleterre
Sujet: "Hell is empty and all the devils are here" Mer 21 Nov - 17:18
Jane Margaret Thornton
❝C'est à madame Justice que je dédie ce concerto, en l'honneur des vacances qu'elle semble avoir prises très loin d'ici et en reconnaissance de l'imposteur qui se dresse à sa place❞
Jane Thornton • 14 janvier 1918 • 26 ans • Anglaise et fière de l'être • Traductrice-interprète et télégraphiste dans l'Armée Britannique • Protestante anglicane • Célibataire endurcie et orpheline • Militaires • Deborah Ann Woll
Quel objet ne quitte tu sous aucun prétexte ?
Ma plaque militaire, évidement, celle de mon père, mon revolver et la croix en or blanc qui appartenait à ma mère.
Si tu devais mourir pour quelqu'un/quelque chose, ça serait quoi ?
Mon pays. N'est-ce pas le propre de tout militaire digne de ce nom ?
Que penses-tu du Reich ?
Le nom que je donne à l'horreur qui se mêle à l'absurdité. Ceux qui l'ont créé sont des monstres, ceux qui suivent des idiots.
Préfères-tu le climat de paix actuel ou la politique de guerre ?
La paix ? Quelle paix ? Le débarquement se prépare, et vous me parlez de paix ? Sans doute n'avons nous pas la même notion du mot paix. La paix c'est un monde sans Reich. En ce moment, le Reich continue d'exister, donc il n'y a pas de paix. Mais croyez-moi, cela ne va pas durer !
Que penses tu débarquement ? Espoir ou fantasme ?
Plus qu'un espoir, plus qu'un fantasme, une réalité ! Je suis aux premières loges pour qu'il ait lieu, je sais ce qu'il en est. Ceux qui espèrent seront récompensés, ceux qui pensent que c'est un fantasme en seront pour leurs frais.
Toi et seulement toi !
Nolwenn • Pas de pseudo particulier ^^ • 17 ans • pays/ville : Vannes, en Bretagne • comment as-tu connu le forum ? Par un partenariat • code du règlement : moustache• pvs/scénarios ou inventé ? Inventé • commentaires : magnifiiiiiiiique forum •
Je m’appelle Jane Margaret Thornton, j'ai actuellement vingt-six ans, je suis orpheline et célibataire, née à Londres le quatorze janvier dix-neuf cent dix-huit, soit dix mois avant l'armistice de la Première Guerre Mondiale. Je n'ai jamais connu ma mère. Elle s’appelait Margaret Hastings, était originaire du Northumberland, avait vécu aux Indes. Son père était officier, elle était infirmière dans l'armée, c'est d'ailleurs ainsi qu'elle rencontra mon père, John Thornton, fraîchement recruté par l'Armée de Terre. D'après lui, c'était une belle femme, rousse aux yeux dont la couleur n'était pas sans évoquer un ciel d'orage. Outre quelques photographies, le seul souvenir palpable que j'ai d'elle est une petite croix en or blanc qui, depuis ma naissance, ne m'a jamais quittée. Elle -ma mère- est morte quelques semaines après, lorsque les bombardiers allemands ont pulvérisé le campement militaire anglais de Dover. C'était au début du mois de février. C'est mon père qui m'a élevée, je n'ai jamais eu la moindre présence féminine à mes côtés. J'ai grandi dans le régiment, d'abord en Angleterre, au sud-est de Londres, puis en Palestine, où mon père fut nommé colonel. Nous y sommes restés longtemps, jusqu'en août dix-neuf cent trente-neuf. Comme tout militaire digne de ce nom, mon père était patriote : pour lui, il n'y avait pas de plus bel endroit que l'Angleterre, son île natale -la mienne aussi- pour laquelle il était prêt à tuer et à mourir. Cet amour, il me l'a transmis, et les dix-huit ans passés à des kilomètres de la "nouvelle Albion" ne gommèrent en rien mon sentiment nationaliste. Alors que le soleil inondait presque constamment Jérusalem, alors que la chaleur était suffocante et les vents du désert redoutables, mon esprit était ailleurs, plus au nord, sur une île caractérisée par ses pluies incessantes et sa nature verdoyante, qui avait régné sans partage sur le monde pendant plus de cinq-cent ans. J'étais anglaise et j'en étais fière, on-ne-peut-plus fière.
Mon père était un homme dur, cruel même, féroce, intraitable, sans pitié, mais je l'aimais à un point tel que nul mot ne pourrait caractériser mon amour pour lui. C'était mon héros, je n'étais pas loin de l'aduler. Il m'éduqua selon les règles de l'armée : avec virulence, froideur, frugalité, absence de douceur, mais jamais une plainte ne franchit le seuil de mes lèvres. Il encouragea mon goût pour l'étude, la compétitivité, me poussait à ne jamais faiblir, à tout donner, tout ce dont j'étais capable, sans baisser les bras. J'ai suivi un entrainement sportif intensif, enrageant de mon manque de souplesse et d'un coeur qui criait grâce après deux heures d'efforts. A l'école, je me faisais un devoir de rafler les meilleures notes de la classe, travaillant une bonne partie de la nuit s'il le fallait. Sans cesse et sans répit, il fallait que j'entreprenne, que j’échafaude, que je coure dix lièvres à la fois. Pas un jour ne passait sans de nouveaux défis : plus vite, plus loin, plus durement, sans jamais me plaindre. Mon père me donna une éducation d'airain, qui me forgea une trempe peu commune. Parce-qu'il me fallait un modèle féminin, je trouvais en Elizabeth Ière les qualités propres à me séduire. En mettant notre Angleterre à la proue des grandes nations d'Occident, la fille d'Henry VIII et d'Anne Boleyn correspondait en tout point à l'idéal que je m'étais forgé. Sondez donc ! Un pape l'avait excommuniée, puis déposée et enfin, sans davantage de succès, avait appelé les catholiques anglais à la chasser du royaume. Les années de conflits, de guerres intestines, les tentatives de complots, rien n'y avait fait : quarante-cinq années de règne avaient été la réponse de cette souveraine inflexible. Sans époux ni lien d'aucune sorte, elle avait mis à genoux l'Espagne des héritiers de Charles Quint. Son destin m'enchantait : comme elle, j'ai banni les amours, les émois et les doutes, comme elle, je voulais m'élever à l'égal de l'homme. Toujours, j'ai dédaigné la compagnie des fillettes de mon âge, préférant celle des camarades soldats de mon père, qui finirent par s'accoutumer à cette mouflette qui venait leur demander de lui apprendre la stratégie militaire et le maniement des armes. Dès que je fus en âge de tenir un revolver, mon père m'apprit à les utiliser, sous les yeux médusés des autres militaires, qui, pour mon plus grand bonheur, finirent par m'accepter parmi eux, non pas comme la fille du colonel Thornton, mais comme un soldat à part entière. Ce à quoi j'aspirais par-dessus tout, c'était prendre en main ma propre destinée, la regarder comme un capitaine fixe la mer au devant de son navire, , en percevoir toute l'étendue et le sombre mystère. En résumé : comprendre l'univers et le rôle que je me devais d'y jouer. Le plus beau jour de ma vie fut incontestablement celui de mon vingtième anniversaire : après avoir réussi maints concours haut la main, je venais officiellement d'intégrer l'armée britannique en tant que traductrice-interprète. Pour la première fois, j'eus le sentiment d'atteindre ma place légitime dans l'Histoire. Mon père était extrêmement fier, ma récompense fut un revolver choisi par ses soins, un pistolet Welrod de neuf millimètres qui depuis ce quatorze janvier dix-neuf cent trente-huit, ne m'a jamais quitté, pas plus que la plaque militaire qui étincelait autour de mon cou. L'idée seule de servir mon pays me remplissait d'une euphorie difficile à contenir.
L'éloignement n'empêcha guère mon père de se tenir au courant des affaires de l'Europe, en particulier quand elles concernaient notre belle Angleterre : l'inquiétude du ministre de la Défense Winston Churchill lorsque, en dix-neuf cent trente-trois, Adolf Hitler avait été porté au pouvoir en Allemagne, ne nous avait pas échappé. Mon père partageait les craintes de Mr Churchill, à l'instar de bon nombre de ses camarades, mais depuis Jérusalem, ils ne pouvaient rien faire sinon attendre. Sous le brûlant soleil palestinien, la majorité des soldats rongeaient leur frein, attendant l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres, précipitant le monde dans une nouvelle Grande Guerre. La question était : pourquoi personne ne fait rien ? C'était toujours d'un air sombre que mon père évoquait l'avenir de l'Europe ; la dernière guerre avait certes vu l'Angleterre sortir victorieuse, mais considérablement affaiblie. Qu'est ce qu'une nouvelle guerre allait nous coûter encore ? Même à Jérusalem, si loin de Londres, les angoisses ne cessaient de croître. Jusqu'à l'étincelle.
C'était en août dix-neuf cent trente-neuf. J'avais vingt et un ans ; l'ensemble des militaires anglais basés en Palestine reçurent l'ordre de se rapatrier d'urgence en Angleterre. C'était clair, à présent : tout n'était plus qu'une question de jours avant que l'Europe ne sombre à nouveau. Tous nous sommes partis, avec la ferme conviction que c'était à nous d'écrire l'Histoire. Deux semaines après notre arrivée à Londres, la guerre était déclarée. Mon père fut immédiatement expédié sur le continent, , quant à moi, je demeurais au pays, mettant à profit mes connaissance linguistiques et assumant même une charge de télégraphiste avec la pugnacité qui m'était habituelle. Mon pays était en danger, il était de mon devoir de me mettre en quinze pour le protéger, "même s'il fallait payer le prix fort", disait toujours mon père. Hélas, il l'a payé, lui, le plus fort. Quelques jours avant mon vingt-deuxième anniversaire, l'homme exceptionnel qu'était John Thornton mourut au front avec bien d'autres soldats de son régiment. Je les connaissais tous, la Wehrmacht les avait tués. Ramené en Angleterre, ils eurent droit aux funérailles et aux honneurs de ceux qui avaient sacrifié leurs vies pour la défense et la protection du pays. On me confia sa plaque militaire, et, après les traditionnelles condoléances et mots de réconfort, on me laissa seule. Le choc fut rude, mais ma nature me portait davantage à la colère qu'aux larmes. Je repris mon travail avec encore plus d'acharnement et de vigueur, encore plus de haine à l'égard du Reich aussi. L'Angleterre avait besoin de moi, je ne pouvait pas faiblir, mon père n'aurait pas voulu ça. Il aurait voulu qu'au contraire je sois forte et que je rejoigne ceux qui sauveraient notre pays bien-aimé du danger. Depuis lors, cette guerre devint une Croisade personnelle : pour John Thornton, pour le Roi et pour l'Angleterre. Trois ans après, cette résolution tient toujours.
"We'll fight on the ground, we'll fight on the sky, we'll fight on the sea, but we'll never surrender." Winston Churchill.
Dernière édition par Jane M. Thornton le Ven 7 Déc - 18:09, édité 7 fois
M. Emilie Récourt
►messages : 84 ►jour de débarquement : 21/10/2012 ►métier/fonction : Femme au foyer ►religion : Protestante ►localisation : Strasbourg
Sujet: Re: "Hell is empty and all the devils are here" Mer 21 Nov - 18:12
Bienvenue Bon courage pour la rédaction de ta fiche
Sujet: Re: "Hell is empty and all the devils are here" Dim 2 Déc - 10:11
Peut-on avoir de tes nouvelles, miss ?
Jane M. Thornton
►messages : 43 ►jour de débarquement : 21/11/2012 ►métier/fonction : Traductrice-interprète et télégraphiste dans l'Armée Britannique ►religion : Anglicane ►localisation : Londres, Angleterre
Sujet: Re: "Hell is empty and all the devils are here" Mar 4 Déc - 17:54
Oui, alors je suis désolée du travail que je vous donne, mais serait-il possible d'avoir un petit délai s'il vous plait ? Parce-que en fait, j'ai complètement modifié mon histoire à la suite d'une illumination (^^), donc normalement à la fin de la semaine j'aurais posté ma nouvelle fiche !